Un Monde à Découvrir : La
Grèce
Dimanche 23 Mai
Visite du Musée Archéologique National,
Monastère de
Daphni, nuit
à Athènes
Le MUSEE
ARCHEOLOGIQUE NATIONAL d'Athènes est tout simplement le plus
riche musée au monde en ce qui concerne sa collection
d'antiquités grecques. Dans une cinquantaine de salles sur 2
étages et un atrium, sont rassemblés des objets qui
proviennent de tout le pays : de bijoux
mycéniens en or
jusqu'à l'art cycladique, en passant par différentes
collections de céramiques et vases ainsi que de nombreuses
joailleries de diverses époques, vous trouverez une riche
collection d'objets hétéroclites. Il est intéressant de savoir que les
décors des poteries ont fourni aux historiens de nombreux
renseignements sur la culture de la Grèce antique.
L'étude méticuleuse de l'évolution des styles a
permis de les situer dans le temps et d'être en mesure, par la
suite, d'utiliser les tessons pour dater les sites de fouilles et les
objets découverts.
Parmi ce que
nous avons le plus apprécié, les nombreuses statues
permettent de comprendre l'évolution de la
sculpture :
Ci-dessous, la
photo d'un KOUROÏ (adolescent nu) est typique des
premières réalisations des artistes grecques et l'ART
ARCHAÏQUE. Il s'agit d'une stèle funéraire
mesurant presque 2 mètres et datant de
530-520 av JC. La pose est inspirée des
modèles égyptiens : pied gauche
légèrement en avant, bras le long du corps, les poings
serrés. Ici, les grecs cherchent à
vénérer la beauté masculine avec une
volonté d'atteindre la perfection. Les cheveux portent encore
quelques traces de peintures. Non loin l'un de l'autres, 2 kouros
presque identiques mais dont la réalisation les sépare
de quelques années montrent cependant plusieurs
différences minimes mais non négligeables : sur le
premier, le lobe des oreilles ressemble à un chapiteau
ionique, quant aux bras, ils sont collés au
corps...
Progressivement, le mouvement va animer les
réalisations; l'évolution des techniques va permettre
de détacher les membres du corps ou de remplacer le marbre par
du bronze.
La photo
ci-dessous représente une statue dont le sujet serait
"POSEIDON DE L'ARTEMISSION" selon les archéologues grecs ou
"ZEUS" selon les archéologues français. Aujourd'hui, la
première hypothèse semble la plus acceptée.
Haute de 2,09 m, son bras droit aurait tenu un trident pendant
que son bras gauche est tendu vers la cible.
De par l'impression de mouvement recherché par l'artiste,
le personnage est en léger déséquilibre...
Remarquez la sérénité du visage et la puissance
exprimée par l'ensemble du corps.
Cette statue fût remontée du fond de la mer en 1928.
Sa réalisation est estimée vers
460/450 av JC.
Ci-dessous, la
photo montre la statue du célèbre "ADOLESCENT DE
MARATHON". Sa réalisation est attribué à
Praxitèle et date de 330 av JC. A l'origine, un
objet était posé dans sa main gauche (que ses yeux
regardent) et il tenait quelque chose de très fin entre ses
doigts de la main droite. Cette statue fût également
remontée du fond de la mer en 1925.
Ci-dessous, la
photo d'une statuette en bronze représentant un SILENE,
compagnon satyre de Dionysos, Dieu de la vigne et du vin.
Hauteur : 19 cm; 530/520 av JC. Ce petit
démon à l'aspect mi-humain, mi-cheval, semble sautiller
avec enthousiasme... Son nez massif, sa longue queue (au propre,
comme au figuré!), les traits déformés de son
visage (oreilles pointues et dressées) ainsi que ses yeux
bestiaux contribuent à donner une allure démoniaque
à ce personnage.
Une partie du musée est consacrée
à l'ART CYCLADIQUE, c'est à dire provenant des
îles grecques et comprises entre 2800 et 2200 av JC.
Cette forme d'art est marquée par des formes
épurées et stylisées. Ce style a
influencé de façon certaine de artistes contemporains
tels que Picasso, Modigliani ou Moore.
Curieusement, ces oeuvres ne dénoteraient pas dans un
"musée d'art moderne".
Ci-dessous, "LE
HARPISTE".
A l'image des autres statuettes exposées,
les lignes et les courbes sont des plus minimalistes...
Les photos
ci-dessous sont des statuettes retrouvées dans des tombes de
femmes mortes au moment de l'accouchement : la tête en
arrière et la position des bras, croisés et
repliés sur le ventre, témoignent des douleurs
provoquées par les contractions.
. . .
Cette visite a
été d'autant plus intéressante que nous l'avons
faite avec un guide. A notre surprise, notre guide n'a pas
commenté toutes les salles; peut-être qu'il y en a
trop !?
Parmi les salles que nous avons découvert seul, citons
notamment une salle réservée à l'art
égyptien (avec notamment quelques momies). Dans une salle
toute proche, se trouve une explication très bien faite, mais
très peu mise en valeur, concernant la technique de moulage
dite de "cire perdue" qui servait à fabriquer de petites
statuettes.
Enfin, nous aurions trouvé dommage de rater la
salle consacrée à l'île de Santorin
(également appelée île de Thira (Fira) ou Théra) qui présente des fresques découvertes
récemment et datant de 1500 av JC. Ces trésors
reposaient sous des tonnes de cendre émises par une irruption
volcanique.
Photo ci-dessous, l'une des plus célèbre est
appelé "Le Pécheur".
Notez la
coiffure particulière (crane partiellement rasé avec
des mèches) dont l'explication la plus vraisemblable serait
peut-être l'appartenance à une caste spéciale.
Enfin, celui est nu, chose très rare dans l'art minoen
(période de la Crète et des îles avoisinantes qui
s'étend du III° millénaire jusqu'à
1500 av JC).
Le MONASTERE DE DAPHNI se trouve sur la
route de Corinthe, à une dizaine de kilomètres
d'Athènes. Les différents guides qui en parlent
décrivent l'architecture et les mosaïques de ce
monastère comme étant des modèles du genre de
l'art byzantin du sud de la Grèce. Nous ne sommes pas des
spécialistes et si le bâtiment possède
effectivement un certain charme, le très piteux état
des mosaïques nous a vraiment déçu. Les lauriers
(daphnès en grec) qui pousse sur ce lieu ont donné
leur nom à ce monastère. Sa construction remonte au
V°s. Comme c'est souvent le cas, il fût construit sur les
ruines et avec les pierres d'un temple dédié à
Apollon détruit en 395. Après des moines cisterciens
(venus avec les francs), c'est au XVI°s que des moines grecs
orthodoxes vinrent vivre leur sacerdoce dans ce lieu.
Sur la photo de l'entrée
ci-dessus, vous pouvez remarquer les briques qui décorent les
fenêtres en formant des arcs en tiers-point ou
arcatures.
Comme toutes
les églises orthodoxes, un CHRIST PANTOKRATOR, c'est à
dire "tout puissant", orne le centre de la coupole, entouré
des seize prophètes. La photo ci-dessous montre le regard
particulièrement sévère dirigé vers les
fidèles.
De l'avis
d'amis qui sont également allés en Grèce,
le monastère d'Osios Loukas (à 70 km de Delphes)
vaut vraiment le détour...
De par la
richesse de sa collection d'antiquités grecques, Le MUSEE
ARCHEOLOGIQUE NATIONAL d'Athènes est le plus riche
musée au monde. Ce n'est pas le plus visité. Quel est
le musée le plus visité au monde ?
Les taxis
d'Athènes sont plus abordables qu'en France, mais
l'état des voitures est très variable... Nous les avons
utilisés à plusieurs reprises, et notamment pour les
aller/retour du centre ville au Musée National et au
Monastère...
L'idéal
est de visiter le Monastère de Daphni sur le chemin du
Péloponnèse. Si votre programme et surtout les horaires
d'ouverture (8h30 - 14h45 tlj) ne vous le permettent pas et que vous
tenez absolument à le visiter, vous pouvez y aller en voiture
de location. Si vous l'avez déjà rendue comme ce
fût le cas pour nous, prenez soit le bus, soit le taxi :
un aller/retour avec attente du chauffeur pendant la visite nous a
couté 4000 drachmes.
Inutile de revenir sur la qualité des
hôtels d'Athènes (étape du 14
mai)...
Au risque de me
répéter (étape du
15 mai), bien penser
dans votre programme que L'ACROPOLE peut être fermé pour
raison de grève...